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Je connais Alexia depuis plus de 10 ans, étant amie avec sa maman. J’ai tout naturellement suivi l’incroyable parcours de cette jeune femme aussi vulnérable qu’insubmersible, tout autant brillante que touchante et toujours surprenante. Nous avons, au cours des années, créé notre modus operandi et c’est ainsi que nos chemins se croisent très souvent. Nous avons toutes deux développé une admiration réciproque pour ce que l’autre imagine, produit, organise ou provoque. Et nous célébrons régulièrement notre complémentarité.

Vous en saurez plus en visitant le site de son association : Keys, together to get better. N’hésitez pas à la suivre sur facebook et à échanger avec elle.

1. Quelle est la devise / mantra qui guide tes pas ?

 Mon mantra est : « Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais » de Xavier Dolan.

 

2. Que fais-tu pour prendre soin de toi ?

Prendre soin de moi n’est pas une chose évidente… J’ai passé de nombreuses années à me détruire et à considérer que je ne méritais pas de prendre du temps pour moi. Aujourd’hui, je réapprends à pratiquer ce que j’appelle « l’égoïsme bienveillant ». J’ai longtemps pensé que seuls les égoïstes pensaient d’abord à eux avant de s’occuper des autres amis j’ai réalisé que pour prendre soin des autres et les aider convenablement, il fallait préalablement prendre soin de soi. Aujourd’hui, je fais en sorte de m’appliquer d’abord à moi ce que je recommande aux autres : ne pas surcharger mes journées, écouter mon corps et les signaux qu’il m’envoie quand il est fatigué en m’accordant une sieste et ce, même en pleine journée, manger ce que mes papilles me demandent et non ce que la société recommande.

J’essaie d’incorporer à mon quotidien des moments « rien que pour moi » où je me déconnecte de mon téléphone et où je pratique une activité qui me permet d’être centrée et alignée avec mon intériorité : j’écris, je lis, je cuisine, je peins, je dessine, je marche… autant d’activités qui me permettent d’être reliée avec moi-même et de me couper du rythme frénétique du quotidien qui m’empêche d’être à l’écoute de mon corps et de ses besoins.

3. Quand et comment as-tu pris conscience qu’il était de ta responsabilité de prendre soin de toi ?

J’ai longtemps attendu des autres qu’ils viennent à mon secours, qu’ils me prennent par la main et qu’ils prennent en charge mon bonheur. Ils avaient l’air de si bien faire, ils semblaient si épanouis : pourquoi ne pouvaient-ils pas m’aider à faire et à être comme eux ? Je plaçais beaucoup d’attentes dans mes relations et je commençais à devenir aussi exigeante avec les autres que je l’étais avec moi. Cela générait beaucoup de tensions et d’interférences au sein de nos relations car inconsciemment j’étais dans l’attente qu’ils m’aident sans leur demander concrètement de l’aide. Ne voyaient-ils donc pas que j’avais besoin d’eux ?

Et puis progressivement, j’ai compris que de la même manière qu’eux s’étaient débrouillés tous seuls, il fallait moi aussi que je ME prenne par la main parce que je crois que quand on va trop mal, il faut se forcer à aller bien. En se disant que même si les bénéfices n’apparaissent pas instantanément, à force de patience, de répétition et de persévérance, ils finiront par apparaitre progressivement.  Alors c’est ce que j’ai fait : au début je me suis forcée à lutter contre mes pensées négatives, puis à me focaliser exclusivement sur le positif et j’ai réalisé que les zones d’ombres s’atténuaient d’elles-mêmes pour laisser place aux étincelles de joie qui chaque jour grandissaient.

 

4. Qu’est-ce qui te met en joie en général ?

Ce qui me met le plus en joie c’est de réussir à mettre les autres en joie : je trouve que le rire est très communicatif et contagieux. Voir quelqu’un sourire me fait sourire et je sais que si je souris, je ferai sans doute sourire les personnes qui me côtoient car elles seront heureuses de me voir joyeuse.

 

5. Et la dernière fois que tu as ressenti de la Joie, comment cela s’est-il manifesté ? Quelle sensation corporelle notamment as-tu ressenti ? 

 J’ai encore bien du mal à ressentir physiquement ce qui se manifeste émotionnellement. Cependant, lorsque je ressens la joie, je ne le réalise que rétrospectivement, une fois que ma « gravité » et mon sérieux sont revenus. Je crois que la plus grande vertu de la joie c’est d’éclipser le reste de nos préoccupations. Même si ce n’est que momentané, ça fait un bien phénoménal que de pouvoir s’évader. 

6. Quelles sont les questions ou points qui te permettent d’évoluer ?

J’ai toujours à cœur de repousser mes limites. Certains y verraient une forme de perfectionnisme malsain et trop exigeant, moi je considère bien au contraire que c’est ce qui me pousse à être toujours plus ambitieuse, toujours plus audacieuse. Je me découvre des talents et des ressources insoupçonnées en allant au-delà de ce que je pensais être capable.

Aussi tous les soirs (ou presque), au moment de me coucher, je me pose ces 3 questions :

  1. Est-ce que j’ai fait une action aujourd’hui qui me permet de me rapprocher de la vie à laquelle j’aspire ?
  2. Est-ce que je suis fière de moi aujourd’hui ? Comment je peux m’améliorer demain pour l’être plus encore ?
  3. Est-ce que j’ai fait une action tournée vers autrui ?

 

7. Il n’existe pas d’équivalent français pour le mot « empowerment ». Chez Avec Joie, nous considérons que c’est la capacité à s’autonomiser, se responsabiliser, pouvoir-faire, intégrer sa puissance d’agir. Et pour toi, qu’est-ce que c’est ?

La capacité d’empowerment constitue selon moi une ressource que tout un chacun est à même d’acquérir, de développer et de muscler. Il ne s’agit pas d’un trait de caractère inné. Ce n’est pas avoir du pouvoir – au sens possessif du terme – c’est avoir un pouvoir : celui d’être en mesure d’accrocher des ailes à ses rêves.

 

8. Qu’est-ce que « Vivre Avec Joie » pour toi ?

Vivre avec joie n’est pas seulement une tendance que l’on adopte parce que c’est « in » comme le serait de faire un régime ou de porter un jean slim. Vivre avec joie est un vrai mode de pensées qui influe sur notre vie dans son intégralité. Vivre avec joie c’est déceler des étincelles de lumière même dans une situation ténébreuse. C’est trouver des pépites de positivisme même quand on vagabonde dans le labyrinthe de notre vie parfois nébuleuse. Ce n’est pas forcément la vie qui est modifiée, mais le filtre qu’il appose sur les situations – et surtout les plus compliquées !

 

9. Quel est l’événement, la rencontre, le livre, le film ou autre, qui a changé ta vie, profondément ?

C’est une rencontre qui a changé ma vie profondément. Mais avant de vous dire de qui il s’agit, je crois qu’il faut préciser que ce n’est pas ma vie qui a changé. À vrai dire, je dirais même qu’elle n’a pas évolué tant que cela : c’est le regard que je porte sur les événements qui s’y déroulent qui a considérablement évolué.

Et cette rencontre n’est pas une personne, cette rencontre ce sont des centaines de personnes : les auteurs que j’ai lu – et notamment des philosophes – qui ont littéralement éclairé ma petite vie obombrée de questions existentielles irrésolues. En parvenant à expliciter avec des mots mes pensées emmêlées, ils m’ont aidée à dénouer le fil de mon esprit entortillé et torturé !

 

10. Comment souhaites-tu impacter positivement le monde ?

Je crois déjà profondément en une chose : personne ne peut sauver LE monde mais chacun.e peut impacter SON monde. Cela signifie qu’il serait vain d’espérer sauver la terre entière, cependant il nous est tout à fait possible, à notre échelle d’individus, d’avoir un impact positif sur une cible : d’abord notre cercle premier, puis l’enjeu sera progressivement d’élargir ce cercle pour atteindre de plus en plus de personnes.

Pour ma part, j’aimerais parvenir à redonner confiance en elles à des personnes vulnérables qui ont été fragilisées en leur démontrant qu’elles sont parfaitement capables de se reprendre en main, d’accomplir des projets qui leurs tiennent à cœur et surtout, de leur redonner goût à la vie !

À 18 ans, Alexia Savey publie son premier livre préfacé par Marina Carrère D’Encausse : La Faim du Petit Poids, qui retrace ses années de combat contre l’anorexie mentale. Un an plus tard,  elle fait sa première conférence TedX  sur le thème inspirant des « Réconciliations » devant 500 personnes. À 20 ans, elle crée la communauté digitale Les Brindilles qui réunit plusieurs milliers de personnes sur les réseaux sociaux et fédère une vingtaine de bénévoles de nombreux milieux professionnels. Ensemble ils créent l’association Keys, together to get better – dont le principal objectif est de proposer des parcours d’éclosion, véritable démarche thérapeutique atypique. Cette initiative rencontre le soutien de Facebook et son CEO Laurent Solly ainsi que celui de la ministre de l’égalité hommes femmes, Marlène Schiappa, marraine de l’association.